
Réalisé le 10-13 juillet 2025.
Classé parmi les 3000 les plus accessibles des Alpes, l'ascension du Mont Thabor 3178m chemine progressivement des vallées verdoyantes où forêts et alpages dominent le paysage jusqu'au désert de roches présent sur son dôme sommital. Bien que n'étant pas le point culminant du Massif des Cerces, il est probablement le sommet le plus connu à tel point que le Massif des Cerces est parfois prénommé Massif du Thabor ou Massif des Cerces-Thabor.
Trois facteurs sont à l'origine de sa renommée. Tout d'abord sa géographie. Légèrement excentré et surplombant ses voisins les plus proches (exception faite de son Pic culminant à 3208m), le paysage à 360° qu'offre son sommet est exceptionnel. A la frontière entre les Alpes du Sud et les Alpes du Nord mais également entre la Savoie et les Hautes-Alpes, c'est une bonne partie de l'Ouest alpin qui se décalque à l'horizon. De plus, entouré par les Ecrins, la Vanoise, et les Alpes frontalières, bien plus hautes que lui, les massifs alpins se découpent parfaitement autour du Mont Thabor et c'est ce qui permet d'apprécier pleinement ce panorama d'exception.
Sa géologie ensuite. Lorsque l'on regarde de loin le Mont Thabor, et encore plus lorsqu'on se situe sur sa cime, on est frappé par la couleur unique de sa roche sommitale. La quasi totalité de son dôme est fait de roche orangée et bien que quelques sommets ou pierriers des Cerces soient dans ce même cas de figure, l'immensité du Thabor en fait sa particularité. Mi désert, mi volcan, l'arrivée au sommet du Mont Thabor promet un dépaysement total par rapport au reste de l'arc alpin où roches noires ou grises et glaciers blancs dominent la plupart du temps. Le sommet est en réalité totalement dénué de roche ''compacte''. La quartzite composant son relief laisse place à ce qu'on appelle, dans le langage géologique, des cargneules et des schistes dolomitiques, à dominante orange pour les premières, grise pour les secondes. Les cargneules se forment par la transformation de la roche dolomitique. C'est l'eau qui est responsable de la dissolution de cette roche, et sa composition majoritairement faite de sulfate conduit à cette couleur orangée une fois la dédolomisation (autre nom donné à ce phénomène géologique) effectuée. Ce phénomène n'est pas unique dans les Alpes, on retrouve ainsi ce phénomène de cargneulisation au Col du Soufre dans la Vanoise ou encore sur les hauteurs de la Muzelle dans les Ecrins.
Pour finir, sa géographie et sa géologie conduisent inexorablement au troisième facteur de sa renommée : son histoire. Une histoire religieuse et politique. Religieuse tout d'abord puisque son nom peut faire directement allusion au Mont Thabor de Palestine. Ce sommet maintenant situé dans le Nord-Est de l'Etat d'Israël revêt une symbolique particulière et ce pour les trois religions monothéistes que sont le christianisme, le judaïsme et l'islam. Pour certains une montagne sacrée, pour d'autres un bastion stratégique, le Thabor (ou Tabor) de Palestine est présent dans de nombreux écrits religieux. Mais si l'on revient en France, un lien entre le Mont Thabor de Palestine et le Mont Thabor des Cerces serait directement fait par un pèlerin revenant de Terre Sainte et trouvant une ressemblance entre les deux monts. Il y aurait tout simplement eu un transfert d'appellation. Ce caractère sacré n'est pas totalement étranger à la présence d'une petite chapelle au sommet du Mont Thabor faisant de ce sommet un lieu de pèlerinage et ce depuis des siècles.
Une autre hypothèse, plus plausible cette fois ci concernant son toponyme, viendrait de la présence non négligeable du nom de famille ''Taburd'' ou encore ''Tabord'' dans les environs de la commune de Modane, au pied de la montagne sur son versant Maurienne. Cela a probablement conduit à l'intitulé actuel. A noter que mise à part Modane, les populations un peu plus éloignée de la montagne, légèrement en aval de l'Arc tels que les habitants d'Orelle ou de Valmeinier avait pour habitude de l'appeler ''le Moine de Bissorte'' au Moyen-Age ou plus récemment le ''Crêt du Moine''. Il faut attendre les recherches étymologiques d'Aldolphe Gros pour que l'intitulé ''Mont Thabor'' se généralise dans les années 1930.
Politiquement enfin, le Mont Thabor a une histoire toute particulière puisque c'est en 1947 avec la signature du Traité de Paris que ce sommet devient totalement français. En effet, cette partie du Massif des Cerces est l'objet de concessions que l'Italie a dû accorder à la France en vu des réparations de guerre, faisant ainsi reculer la frontière franco-italienne de quelques kilomètres un peu plus à l'Est. Avec la Vallée Etroite et le Mont Thabor, c'est environ 47km2 de terres que la France a récupéré sur cette zone. Ailleurs dans les Alpes, ce traité a également acté le transfert de l'Italie vers la France du Col du Petit-Saint-Bernard, du Mont Chaberton, du Plateau du Mont-Cenis ainsi que d'une partie de la Vallée de Tende et de la Roya. Tous ces petits territoires revêtant un caractère stratégique dans la sécurisation des Alpes françaises. Divaguer dans ces montagnes permettra d'apercevoir encore les vestiges de cette ancienne animosité entre Français et Italiens.
Aujourd'hui, l'objectif principal n'est pas tant de réaliser son ascension mais plutôt d'en effectuer le tour. Un GrP dessine un circuit autour de cette montagne à cheval entre les départements de la Savoie et des Hautes-Alpes. Réalisable entre 4 et 5 jours de marche, ce tour permet de découvrir les différentes vallées qui naissent près du Mont Thabor notamment la Clarée, la Vallée Etroite ou encore la Vallée de la Neuvache. Par moment, ce tour se confond avec le Gr57 effectuant le tour des Cerces mais ce dernier reste quasi intégralement sur le versant haut-alpin du massif. Il faut aussi noter que bien que le Massif des Cerces soit toujours partagé avec l'Italie malgré la réduction de la partie italienne après la Seconde Guerre Mondiale, aucun de ces deux itinéraires de grande randonnée ne met un pied sur le versant italien.
Comme à notre habitude, on ne se contentera pas de suivre à la lettre l'itinéraire du GrP du Tour du Mont Thabor. On essayera d'inclure des portions plus alpines, plus discrètes et bien entendu on ne se cantonnera pas au tour puisque l'ascension du Mont Thabor fera partie de l'aventure.
De nombreux points de départ sont possibles pour le Tour du Mont Thabor. Côté Hautes-Alpes, Névache ou la Vallée Etroite peuvent faire office de coup d'envoi. Côté Savoie, les stations de Valmeinier, Valfréjus ou encore Valloire faciliteront le démarrage des excursions sur le versant Maurienne. De notre côté, par facilité d'accès et pour éviter la cohue estivale au coeur de la Vallée de la Clarée, on se dirige vers Valmeinier pour débuter ce Tour du Mont Thabor sur quatre jours.
Jour 1 : De Valmeinier au Lac Long en passant par le Col de Névache.
Détails de l'étape : 13,6km / 1160D+ / 520D-
Au départ de Valmeinier et plus précisément au parking de la Chenalette, aux alentours des 1750m d'altitude, le tour classique part à l'assaut du Pas des Griffes. Au contraire, un autre col nous intéresse, plus méconnu et non balisé : le Col de Névache. Ce dernier nous fera basculer de la Vallée de la Neuvache (côté Savoie) à la Vallée de la Clarée (côté Hautes-Alpes).
Valmeinier et le Grand Perron des Encombres quelques minutes après le départ depuis la Chenalette.
Le sentier d'accès au coeur du massif nous fait directement éviter les pistes du domaine skiable de Valmeinier. On évolue dès le départ dans des alpages verdoyants où ruissellent de nombreuses sources. On remonte ainsi le fil de la Vallée de la Neuvache, du nom du torrent qui coule en son talweg. A ne pas confondre avec la commune de Névache présente dans la Vallée de la Clarée, dans les Hautes-Alpes.
Le Col de Névache n'est pas visible sur la première portion de l'étape. On est guidé par Roche Château 2898m qui semble clôturer la Vallée de la Neuvache depuis notre position.
Ce n'est qu'au niveau du lieu-dit de la Losa que nos mettons pied sur le tracé officiel du GrP du Tour du Thabor, soit deux kilomètres après notre départ. On le suivra jusqu'aux environs du Refuge de Terre Rouge. Au même moment, la Vallée de Neuvache s'élargit et laisse entrevoir un vaste cirque montagneux.
De nombreux lacs se cachent dans le fond de vallée. Depuis le Refuge de Terre Rouge, les multiples torrents dégringolant des hauteurs témoignent de leur présence.
Au niveau des Barmettes, on quitte le GrP du Tour du Thabor pour nous rendre vers le Lac Curtalès.
En s'extirpant du fond de vallée et en grimpant les premiers mètres du ressaut rocheux qui permet l'accès au lac, le Mont Thabor commence à apparaitre. Il est accompagné de la Pointe de Terre Rouge, du Pic du Thabor, de la Pointe des Angelières, du Roc de Valmeinier et de la Roche du Chardonnet.
Panorama depuis le Lac Curtalès (de gauche à droite) : la Pointe de Terre Rouge, le Pic du Thabor, le Mont Thabor, la Pointe des Angelières, le Roc de Valmeinier, la Roche du Chardonnet et notre objectif du jour, le Col de Névache.
Le Lac Curtalès est le premier d'un archipel de lacs : Lac Rond, Lac Cornu, Lac Bri et d'autres petites marres anonymes tapissent le pied de la Roche Château et de la Pointe de Névache.
Le balisage du sentier cesse au niveau du premier lac. S'en suit de petites sentes discrètes et quelques cairns en direction du Col de Névache, même si par beau temps, la progression vers le col est évidente et sans difficultés.
Au Col de Névache 2794m, la vue se dégage sur le versant haut-alpin avec notamment la Pointe des Cerces et les hautes cimes des Ecrins en guise de récompense.
La Barre des Ecrins et le Dôme de Neige en maitres incontestés des Ecrins mais tout de même accompagnés par le Pelvoux, l'Ailefroide ou encore la Montagne des Agneaux.
De nouveau côté Savoie, on retrouve notre archipel de lacs encadré par deux des trois Aiguilles d'Arves, la Roche Château, l'extrême Nord de Belledonne, les Bauges, le Grand Perron des Encombres et la Pointe de Terre Rouge.
On bascule donc de la Savoie aux Hautes-Alpes, de la Vallée de la Neuvache à la Vallée de la Clarée. Le versant haut-alpin est un peu moins abrupt que le savoyard. On descend tranquillement jusqu'à la périphérie des Lacs de la Madeleine que l'on devine ci-contre. A vue, on partira rejoindre le Gr57 du Tour des Cerces qui se cache au milieu de ce paysage, entre le Col et le Lac des Muandes.
Mais au lieu de partir à l'assaut du Col des Muandes, on poursuivra notre descente vers les différents lacs du vallon. Le but étant de retrouver un peu de végétation au sol pour y poser notre premier bivouac sur ce Tour du Mont Thabor.
Ce dernier est d'ailleurs camouflé par les montagnes des environs. La Pointe des Cerces 3098m et ses arêtes déchiquetées lui volent ainsi la vedette pour les prochaines heures.
Passé 2500m, la végétation revient en force. On croise le Lac Rond et on en profite pour dévier du Gr qui part vers le Refuge des Drayères présent en vallée. On préfère rester légèrement en hauteur, quitte à devoir descente un peu demain matin pour poursuivre notre tour. Cela dans le but de bénéficier d'une plus belle vue sur les alentours et notamment le chaînon de la Pointe des Cerces.
Alors que le soleil débute sa lente et inexorable chute, on atteint le Lac Long 2387m où on décide d'installer notre bivouac. En face, la Tête de la Cassille, la Main de Crépin et la Pointe des Cerces comblent l'arrière-plan de ce paysage de carte postale.
Le Col de Névache n'a pas été choisi par hasard pour cette première étape du Tour du Mont Thabor. Peu connu donc peu couru, il permet un basculement original de la Neuvache à la Clarée, le tout dans une ambiance sauvage et de haute montagne. Que ce soit sa position encadrée par le Col des Muandes et le Pas des Giffres où se situent les tracés des deux Gr du Massif des Cerces ou sa longue et lente progression depuis les alentours de Valmeinier, cela en fait un col peu emprunté mais aucunement difficile à franchir, notamment sur son versant haut-alpin. Le lendemain nous reproduiront le schéma de progression de la journée avec un basculement d'une vallée à une autre via de hauts sentiers peu parcourus.
Jour 2 : Du Lac Long aux Lacs de la Grande Tempête via l'ascension du Pic du Lac Blanc.
Détails de l'étape : 19,4km / 1430D+ / 1270D-
7h du matin et la Vallée de la Clarée baigne déjà largement sous les rayons du soleil laissant apparaitre les strates de roches blanches sur la Pointe des Cerces et orangées sur la Tête de la Cassille.
On laisse les magnifiques reflets sur la surface du Lac Long puis on se dirige vers le fond de vallée. Nous n'avons pas d'autres choix que de descendre pour ensuite remonter puisqu'aucun sentier ne poursuit en balcon vers le Sud. Par chance, on bifurquera dans les pentes avant d'atteindre le terminus de la route menant au Refuge de Laval.
La forme originale de la Main de Crépin 2942m retient notre attention. On se demande comment ce vertical amas de roches tient encore debout. D'ailleurs, sur la photo du milieu on remarque que cette fameuse main n'a en réalité que quatre doigts. Cette dernière a perdu son index lors d'un éboulement le 29 octobre 2016 ce qu'on distingue particulièrement bien sur la photo de gauche. Autrefois appelée la Main du Diable, les locaux et les touristes empruntent maintenant l'appellation Main de Crépin contrairement aux cartes IGN qui indiquent Roches de Crépin. Crépin n'étant aucunement un patronyme puisque ce terme désigne un lieu en contrebas des roches.
Malgré le fait que nous chutions d'environ 400m vers le fond de vallée, le paysage reste splendide avec un mélézin clairsemé qui se termine dans un dédale de pierriers et de parois verticales. Ajoutons à cela les nombreux lacs qui se cachent dans ces montagnes et on comprend vite l'engouement actuel sur ce petit bout des Alpes, aux confins du territoire français.
Un peu avant le Refuge de Laval, on pique de nouveau dans le même versant de la Vallée de la Clarée. On démarre ainsi une bonne grimpette vers l'objectif du jour : le Pic du Lac Blanc. Cet itinéraire, au-delà de nous faire basculer du mélézin aux vastes pierriers des Cerces, nous amènera vers une multitude de lacs. A commencer par le Lac de la Cula, premier intermédiaire de cette ascension. Une constante durant cette montée vers un presque 3000 : la vue imprenable sur le chaînon occidental des Cerces.
Le Lac de la Cula 2450m est un peu à l'écart du Gr mais pour dix minutes de marches supplémentaires vous pourrez bénéficier du calme et des reflets que procurent son bassin sans les foules qui envahissent les environs des prochains lacs que nous croiserons sur notre route, les Lacs Laramon et du Serpent.
Lac de la Cula et Pointe des Cerces.
On poursuit vers les deux autres lacs via le Gr qui opère une légère descente en balcons jusqu'aux alentours des 2300m d'altitude. On surplombe ainsi le Refuge de Ricou sans l'atteindre pour autant. Au contraire, on file plein Est vers les Lacs Laramon et du Serpent. A partir de ce croisement, il ne s'agira plus que de montée jusqu'au Pic du Lac Blanc.
On atteint successivement le Lac Laramon 2359m et le Lac du Serpent 2448m. Dès le premier lac, certaines cimes du Massif des Ecrins arrivent à s'extirper au-dessus du chaînon occidental des Cerces. Les quelques cumulus orographiques n'y changeront rien.
Passé ces deux lacs faciles d'accès, le calme revient et on poursuit notre ascension vers le Pic du Lac Blanc, toujours invisible depuis les bordures du second lac.
On finit par traverser un dernier plateau lacustre, celui des Gardioles. Le paysage derrière nous ne fait que s'amplifier avec l'apparition de la Meije ou encore des Aiguilles d'Arves. On ne devrait pas tarder à atteindre l'arête surplombant le plateau, au niveau du Col du Grand Cros.
Au Col du Grand Cros 2848m, bien que l'on domine une nouvelle vallée à l'Est, on reste sur le bassin de la Clarée. On continue maintenant sur le fil de l'arête qui n'est en rien vertigineuse mais au contraire bien large. Un nouveau lac apparait dans un creux de la montagne : le Lac Long (encore un !) alors qu'au loin les Massifs du Queyras, des Alpes Cottiennes et du Mont-Cenis sont de la partie. On reconnait d'ailleurs la cime pyramidale du Pic de Rochebrune 3320m, point culminant du Queyras.
Au Pas du Lac Blanc 2935m, qui ressemble davantage à une antécime du pic éponyme qu'à un col, on domine le Lac Blanc. On retrouve par la même occasion le Mont Thabor métamorphosé par rapport à la veille et de nouveaux sommets apparaissent dans le paysage à l'instar de la Roche Bernaude ou des cimes de la Vanoise.
Pour atteindre le Pic du Lac Blanc il faut poursuivre sur l'arête rocheuse, soit au niveau de son point haut en zigzagant entre les blocs soit sur son versant Ouest où l'on devine une maigre sente. Face à une altitude relativement similaire, la vue n'est pas radicalement différente du pas mais l'aller-retour jusqu'au Pic du Lac Blanc permet d'ajouter un sommet à son Tour du Thabor ou à son Tour des Cerces.
Depuis le Pic du Lac Blanc 2980m, un panorama à 360° s'offre à nous. Presque tout y passe : Queyras, Alpes italiennes, Mont-Cenis, Alpes Grées, Vanoise et ses glaciers, Mont Thabor, Aiguilles d'Arves et du Goléon, Massif des Ecrins sans oublier la Clarée. Manque les deux géants que sont le Mont Blanc, caché par la Vanoise, et le Mont Viso, caché par la nebbia.
Une fois au sommet, on ne rebrousse chemin que jusqu'au Pas du Lac Blanc. De là, on basculera sur l'autre vallée en direction du lac présent en contrebas. Bien que le sentier de l'ascension depuis les Lacs Laramon et du Serpent soit indiqué sur les cartes IGN, la descente vers le Lac Blanc et le Col du Vallon ne l'est pas. Seule une trace de ski de randonnée est dessinée.
Or sur le terrain on peut bel et bien descendre sur l'arête rocheuse qui part du Pas du Lac Blanc jusqu'au lac éponyme. Il n'y a aucune difficulté et cela permet une magnifique transition entre les deux versants sans avoir à descendre jusqu'à Névache pour entreprendre l'ascension du Col du Vallon.
Lac Blanc et Roche Bernaude 3226m.
Nous n'avons pas le choix que de descendre encore davantage sous le Lac Blanc pour remettre pied sur le sentier menant au Col du Vallon. Fort heureusement, on le reprend moins d'une centaine de mètres en contrebas du col.
Au Col du Vallon 2645m, on quitte finalement le bassin de la Clarée pour atterrir sur celui de la Vallée Etroite. Le Mont Thabor, le Cheval Blanc ainsi que le Grand Séru se distinguent particulièrement bien vers le Nord.
Non seulement le Col du Vallon marque la frontière en Clarée et Vallée Etroite mais une ancienne borne frontalière nous rappelle que jadis une autre limite géographique et politique était positionnée sur ce col. D'un côté de la borne on distingue une fleur de lys, symbole du Royaume de France, de l'autre une croix symbole du Royaume de Piémont Sardaigne.
Alors qu'avec l'unification italienne, le Royaume de Piémont Sardaigne deviendra le Royaume d'Italie en mars 1871, il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre Mondiale et le traité de Paris de 1947 pour que l'Italie cède l'amont de la Vallée Etroite à la France en guise de réparation de guerre et pour sa position hautement stratégique, porte d'entrée vers la Savoie et le Briançonnais.
On bascule donc côté Vallée Etroite en suivant fidèlement le GrP du Tour du Thabor jusqu'au lieu-dit du Clot Sauvage. Au niveau de ce replat alpestre (photo ci dessus), on poursuit hors sentier pour rejoindre le vallon qui remonte jusqu'au Col des Muandes. Après plusieurs traversées de torrents, on y trouve une discrète sente qui nous fait grimper jusqu'aux abords des Lacs de la Grandes Tempête. On établira le bivouac près d'un lac anonyme, légèrement à l'écart des lacs précédemment cités.
On installe notre bivouac face à la Roche Bernaude.
Cette étape fut assez longue et fatigante, elle alterne montée et descente dans des environnements parfois peu voire pas balisés. Mais la récompense est de taille avec de larges panoramas sur la Clarée, la Vallée Etroite et de nombreux lacs sur le tracé. D'autant qu'avec ces différentes variantes alpines, on évite les foules de randonneurs marchant près des fonds de vallées ou sur les itinéraires balisés. L'étape du lendemain suivra davantage les Gr mais avec l'ascension du Mont Thabor à la clé.
Jour 3 : Des Lacs de la Grande Tempête aux Lacs des Sarrasins en passant par l'ascension du Mont Thabor.
Détails de l'étape : 18,3km / 1330D+ / 1230D-
Comme précisé en introduction, le Mont Thabor est, malgré une altitude significative de plus de 3000m, un sommet facile d'accès. Plusieurs vallées permettent d'accéder à sa cime, et les randonneurs de France et d'Italie se rejoignent en nombre sur la partie sommitale de l'itinéraire. Pour éviter la queue leu leu sur les dernières centaines de mètres, on se met en route assez tôt. De même, on profitera d'un ciel sans trop de nébulosité.
A peine les premiers rayons du soleil effleurent nos joues, on se remet en route en continuant à grimper dans le vallon en direction du Col des Muandes. Quelques centaines de mètres avant d'atteindre le Lac Chardonnet, on prend pied sur le Gr57 et on dévie vers le Lac Blanc (encore un !). Cette portion du Gr57 reliant le Col des Muandes au Col des Méandes n'est pas la plus empruntée, notamment à cette heure précoce. Les gens partant à l'assaut du Thabor à la journée sont encore dans le fond de la Vallée Etroite ou près du Refuge du Mont Thabor. On profite donc de la solitude de cet environnement fait de pierriers, d'alpages et de lacs avant d'attaquer la voie normale du Mont Thabor.
Blotti sous les parois du Roc de Valmeinier 3025m, le Lac Blanc 2615m nous offre de magnifiques reflets. L'absence de vent et le calme ambiant le camoufleraient presque au milieu du replat.
On franchit le Col du Lac Blanc 2628m sous la collerette rocheuse du Grand Adret puis on se dirige vers le Col des Méandes 2722m, point de départ de l'ascension terminale du Mont Thabor sur son versant Vallée Etroite.
Puisqu'il s'agira d'un aller-retour, on se déleste de nos sacs de randonnée pour gravir les 400m qui séparent le col du sommet.
Dès les premiers mètres après le Col des Méandes, l'objectif est en vue. La petite chapelle nargue notre progression sur le chemin de croix. L'ambiance est particulière sur cette ascension avec de nombreuses références au christianisme telles que les croix ou encore certains blocs rocheux tagués de ''Jésus''. De même certains ''Bonjour !'' se transforment en ''Ciao !'' puisque de nombreux italiens entreprennent l'ascension du célèbre mont.
En plus de cela, le paysage est unique avec ce dôme sommital s'apparentant à une dune désertique voire à un vallon volcanique islandais. Les blocs et pierriers sont quasiment inexistants sur la partie haute du Thabor. On alterne névés, ravines et sols friables.
On passe la barre des 3000m d'altitude. Nous voilà plus haut que le Pic du Lac Blanc 2980m ou le Rocher de la Grande Tempête 3002m qui nous font face durant la montée. Mais nous sommes encore très loin des cimes des Ecrins qui commencent à apparaitre.
Au point 3062m sur les cartes IGN, l'itinéraire grimpant depuis le Col de la Chapelle se joint au notre pour les derniers 100m.
On passe assez rapidement près de la chapelle pour nous rendre directement vers le dôme sommital et les quelques pointes rocheuses qui l'encadrent. Malgré l'affluence, le sommet est large et permet de profiter pleinement de l'exceptionnel panorama.
Ci-dessus, les Ecrins et les Cerces occidentales se confondent : Pelvoux, Agneaux, Pic Sans Nom, Ailefroide, Barre des Ecrins, Dôme de Neige, Roche Faurio, Grande Ruine, Pic Gaspard, Meije, Râteau, Mont de Lans, Pointe de Malhaubert pour les Ecrins.
Cassille, Moulinière, Pointe des Cerces, Roc Termier, Grand Galibier, Pointe de Névache, Aiguille Noire, Roche Château pour les Cerces.
A gauche le versant haut-alpin et Vallée Etroite du Thabor avec le Lac Blanc que nous avons côtoyé un peu plus tôt dans la journée. A droite, la Savoie et la Vallée de la Neuvache avec ses Lacs des Glaciers.
De la Meije tout à gauche jusqu'au Dôme de Péclet-Polset tout à droite, en passant par l'Aiguille du Goléon, les Aiguilles de la Saussaz, les Aiguilles d'Arves, l'Aiguille de l'Epaisseur, l'extrême Nord de Belledonne, les Bauges, la Pointe de Terre Rouge, le Pic du Thabor, le Mont Brequin et la Cime Caron.
Le Pic du Thabor 3208m est plus haut que le Mont Thabor 3178m. Mais sa voie d'accès se fait en alpinisme ce qui en fait un sommet bien moins couru et moins célèbre alors même qu'il détient une altitude légèrement supérieure à celle de son voisin.
Plein Nord, on domine un vaste chaos de pierres, vestige d'un ancien glacier dégoulinant de la face du Thabor dont on aperçoit bien les lignes de mouvement vers le Vallon de Bissorte. Le Cheval Blanc sur la droite surplombe également ce pierrier. Au Loin, la Vanoise, la Haute-Maurienne et l'Aiguille de la Scolette complètent l'arrière-plan.
Après avoir profité du panorama, on se promène dans les environs de la Chapelle du Mont Thabor. L'occasion de raconter l'histoire de cet édifice religieux unique.
Le nom complet de ce lieu sacré est en réalité la Chapelle Notre-Dame des Sept Douleurs du Mont Thabor. Elle a été érigée au XVème siècle par la paroisse du Mélézet, aujourd'hui petit hameau italien. On imagine la construction de ce bâtiment à cette époque, véritable prouesse technique et humaine.
En 1694 elle est reconstruite en bois puis de nouveau en dur en 1897. Culminant à 3171m, elle n'est qu'à sept petits mètres du véritable sommet du Mont Thabor. Le principal rassemblement près de cette chapelle s'effectue début août par les habitants des vallées entourant le sommet (Modane, Mélézet, Valmeinier et Névache) en hommage à l'évènement de 1860 où une épidémie de typhoïde ravagea ce territoire. Les habitants allèrent prier pour la protection de la Vierge du Thabor. Depuis 1947 et le Traité de Paris, la Chapelle du Mont Thabor est française. Il faudra cependant attendre 2020 pour qu'un accord soit trouvé entre les communes de Névache et Bardonecchia afin de rétablir le bâtiment sous pavillon italien.
Malheureusement, depuis quelques années, la plus haute chapelle de France se détériore et menace de s'effondrer. En cause, la fonte du pergélisol présent sous le sommet de la montagne, déstabilisant les fondations. Dans un premier temps condamnée à la destruction, des travaux de stabilisation et de rénovation sont tentés depuis peu. C'est pourquoi la chapelle est entourée de panneaux indiquant ''Lavori in Corso'', les travaux étant réalisés par les Italiens, propriétaires de ce temple d'altitude. Servant de refuges pour de nombreux randonneurs, ce bâtiment est pour l'heure fermé au public.
La réhabilitation de cet édifice va suivre une processus tout à fait particulier. En effet, la chapelle va être démontée et déplacée quelques mètres plus haut, pierre par pierre, sur un sol plus stable permettant aux fondations d'être pérennes. Elle pourra ainsi rester sur le dôme sommital du Mont Thabor et, si l'opération réussie, rouvrir au public.
Malgré une très belle ascension, la journée ne fait que commencer. Prochain objectif : atteindre le Refuge du Mont Thabor. On redescend donc jusqu'aux Col des Méandes pour poursuivre notre route vers le Nord via le Lac du Peyron et le Col de la Vallée Etroite. Sur cette portion, nous suivons fidèlement le tracé du Gr57 du Tour des Cerces, le GrP du Tour du Thabor se contentant de rester dans la Vallée Etroite.
Le Mont Thabor depuis le Col des Méandes.
Le Lac du Peyron surplombé par le Mont Thabor et le Cheval Blanc.
La traversée entre le Lac du Peyron et le Refuge du Mont Thabor est assez longue et on reste pendant quelques kilomètres aux alentours des 2400m d'altitude. On profite de cette traversée en balcon au-dessus de la Vallée Etroite pour observer la faune et la flore locale à l'instar de cette marmotte curieuse et de ces bouquets de Campanules Barbues.
On franchit le Col de la Vallée Etroite 2433m et on remet pied en territoire savoyard. Il ne nous reste plus qu'un quart d'heure pour rejoindre le Refuge du Mont Thabor et son imprenable vue sur le Cheval Blanc et ses lacs.
Le Refuge du Mont Thabor domine du haut de ses 2502m la vallée chutant sur la Maurienne et Valfréjus. Il s'agit ainsi de la Vallée du Charmaix. Quelques dizaines de mètres au-dessus de ce dernier, le paysage s'ouvre sur le Cheval Blanc 3020m et un cheptel de lacs appelé les Lacs Sainte-Marguerite. Ce vaste plateau lacustre est un endroit idéal pour bivouaquer. Mais pour éviter l'affluence due à la renommée des lieux, on décide de découvrir un autre coin des Cerces, assez excentré du Tour du Thabor qui, lui, grimpe vers les lacs et le Col des Bataillères.
Après un dessert bien mérité au refuge, on descend dans le Vallon de la Grande Montagne pour rejoindre les Chalets du Mounioz. Puis, au niveau du lieu-dit du Plan, on se remet à grimper en direction du Col des Sarrasins (indiqué à 3h30 de marche depuis le Refuge du Mont Thabor).
Au bout de quelques lacets entre 2100 et 2300m, le sentier du Col des Sarrasins s'aplanit et nous fait traverser un vaste alpage en faux-plat montant. L'ambiance est assez aride. Seules les herbes encadrant le petit Ruisseau des Sarrasins restent bien vertes. Face à nous, la Pointe des Sarrasins 2963m domine les environs.
En progressant en altitude, la nébulosité prend de l'ampleur sur la zone frontalière, notamment au-dessus du Grand Argentier 3042m, du Col de la Roue, de la Cime de la Planette 3104m et de la Roche Bernaude 3226m, les principaux sommets dans notre dos.
Le but de cette ascension n'est pas de franchir le Col des Sarrasins, du moins pas aujourd'hui, mais d'accéder au petit plateau des lacs présent en aval du col. Ces lacs, bien à l'écart du sentier, constitueront un lieu de choix pour l'établissement de notre dernier bivouac.
On s'installe près d'un des Lacs des Sarrasins, à plus de 2600m d'altitude. Les rayons du soleil sont encore francs au-dessus de nous alors que des nuages menaçants dégueulent du Col de la Roue et du Col du Fréjus. Quelques dizaines de minutes plus tard, les premiers coups de tonnerre retentiront sur la frontière puis il faudra attendre 20h pour que l'orage finisse par nous atteindre et nous contraigne à nous réfugier sous la tente.
Pendant 1h30, l'orage se déchainera sur ces montagnes avant de laisser apparaitre quelques chaudes lueurs avant le crépuscule.
Jour 4 : Des Lacs des Sarrasins à Valmeinier en passant par le Col des Sarrasins et le Col des Marches.
Détails de l'étape : 15km / 690D+ / 1590D-
Au réveil, l'ambiance est plus mitigée que les jours précédents. L'humidité et la nébulosité sont de la partie et d'autres orages sont prévus en cours d'après-midi. On se met donc rapidement en route pour franchir les deux hauts cols de la journée. Le premier étant assez proche de notre bivouac, il sera rapidement franchi afin que nous basculions sur le Vallon de Bissorte.
Premières lueurs sur la Crête des Sarrasins.
Le Col des Sarrasins se situe à droite.
Près du col, nous remarquons d'anciens baraquements et d'anciens sentiers partant vers le versant Sud de la Pointe des Sarrasins. Il s'agit en réalité d'une ancienne mine de plomb argentifère. Cette mine, présente à plus de 2800m d'altitude fut la plus haute de Savoie et même d'Europe, et les mineurs y travaillaient été comme hiver. L'âge d'or de cette mine fut aux alentours du XVIIIème siècle où plus d'une centaine d'ouvriers, notamment des piémontais, travaillaient dans ces montagnes. L'activité de la mine cesse en 1861 face à la faible densité d'argent et au manque de main d'oeuvre.
Durant une grande partie du Moyen-Age jusqu'au début des années 1970, les mines d'argent de Savoie sont exploitées et essentielles au bon fonctionnement économique du territoire. C'est particulièrement le cas à partir du XVème siècle où les ducs de Savoie se voit accorder le droit de battre monnaie, le denier d'argent étant une des principales monnaies utilisée. En 1973, la mine de La Plagne, une des plus importantes de Savoie avec ses 30km de galeries creusées sous la station de sports d'hiver naissante, ferme ses portes. Il s'agissait de la dernière mine en exploitation sur le territoire savoyard.
Au Col des Sarrasins 2844m, on retrouve le Mont Thabor, son Pic et la Pointe de Terre Rouge. On quitte également le Vallon du Charmaix pour le Vallon de Bissorte, l'objectif étant de rejoindre le Refuge des Marches présent en vallée.
Pic du Thabor, Mont Brequin et l'étrange couleur du Ruisseau des Marches. Surement due à la concentration de métaux dans les sources s'écoulant de ces montagnes.
L'arrivée au Refuge des Marches 2230m marque le début de notre dernière ascension, celle du Col des Marches. Le temps semble pour le moment radieux et stable ce qui n'est pas négligeable au vu de l'altitude encore élevée (plus de 2700m) du col que nous devons franchir. A partir du refuge, nous suivrons à la lettre le Tour du Mont Thabor jusqu'à la terminaison de notre aventure.
Le Lac et le Barrage de Bissorte depuis les premières pentes du Col des Marches.
Vers 2500m, on croise le petit Lac du Jeu blotti sous les contreforts du Col des Marches et de la Pointe de la Sandonière.
Depuis le Col des Marches 2725m, on domine une nouvelle fois la Vallée de la Neuvache. On aperçoit également le Lac de Roche Noire, dernier intermédiaire avant la chute finale vers le Parking de la Chenalette.
Loin d'être un escalier jusqu'à son point haut, l'intitulé Col des Marches provient encore de l'histoire militaire des lieux. Une marche désigne une frontière militarisée car exposée aux incursions étrangères. D'ailleurs, pendant la Seconde Guerre Mondiale et la Bataille des Alpes, les Italiens tentèrent de prendre Valmeinier lors de la nuit du 21-22 juin 1940 via une attaque partant des Cols de Névache et de Valmeinier, sans succès.
C'est pourquoi sur ce Tour du Thabor, il n'est pas rare de croiser d'anciens bunkers, cette partie des Alpes étant en plein coeur des rivalités entre Italiens et Français sur la première moitié du XXème siècle.
Lac de Roche Noire et au loin le Grand Galibier.
Le Lac de Roche Noire 2535m.
Il est possible de rejoindre directement la station de Valmeinier 1800 sans bifurquer vers le Lac de Roche Noire. Cependant, il vous faudra traverser une partie du domaine skiable.
Au contraire, en tournant vers le lac et le lieu-dit de la Losa, on reste dans un environnement montagnard pur où le silence n'est seulement brisé que par les quelques cris des marmottes et l'écoulement des torrents du coin.
On termine ce Tour du Mont Thabor avant que les orages n'envahissent ces montagnes. Ce circuit autour du quatrième sommet des Cerces traverse des environnements montagnards exceptionnels. Que ce soit au niveau de la Vallée de la Clarée, une des plus belles des Alpes françaises, ou l'ascension du Mont Thabor et sa géologie si singulière, ce petit voyage de haute altitude nous fera évoluer dans l'espace mais également dans le temps avec des références historiques tout au long de l'itinéraire. Très peu de massifs alpins peuvent fournir autant d'intérêts paysagers et historiques comme le Massif des Cerces. C'est ce qui fait la renommée actuelle du Mont Thabor et de son GrP, le tracé réalisé permettant de fait d'éviter les foules sur les sentiers et de profiter pleinement de ce cadre unique aux confins des Alpes.
Le seul manque d'originalité de cette région provient en fin de compte des noms de ses lacs : moultes Lacs Rond, Lacs Long, Lacs Blanc sont présents aux bords des sentiers.
ITINÉRAIRE DU TREK :
- Départ/Arrivée : Parking de la Chenalette - km 0
- La Losa - km 2
- Refuge de Terre Rouge - km 4,4
- Lacs Curtalès, Rond et Cornu - km 7,1
- Lac Bri - km 8,2
- Col de Névache - km 9,6
- Lac des Muandes - km 11
- Lac Rond - km 12,4
- Lac Long (Bivouac 1) - km 13,2
- Bifurcation du Parking de Laval - km 16,1
- Lac de la Cula - km 20,2
- Lac Laramon - km 23,4
- Lac du Serpent - km 24,1
- Lacs des Gardioles - km 25,2
- Col du Grand Cros - km 26
- Pas du Lac Blanc - km 26,4
- Pic du Lac Blanc - km 26,9
- Lac Blanc - km 28,1
- Col du Vallon - km 29,2
- Près des Lacs de la Grande Tempête (Bivouac 2) - km 32,6
- Lac Blanc - km 33,8
- Col du Lac Blanc - km 34,1
- Col des Méandes - km 35,5
- Mont Thabor 3178m - km 37,5
- Lac du Peyron - km 41,5
- Col de la Vallée Etroite - km 44,5
- Refuge du Mont Thabor - km 44,9
- Lacs Sainte-Marguerite - km 45,1
- Chalets du Mounioz - km 47
- Bifurcation du Plan - km 48,3
- Lacs des Sarrasins (Bivouac 3) - km 51,5
- Col des Sarrasins - km 52,8
- Refuge des Marches - km 56,4
- Lac du Jeu - km 59,1
- Col des Marches - km 60
- Lac de Roche Noire - km 61
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Commentaires
Bravo ! 👏
Géologie , Histoire , Plaisir du texte et plaisir pour les yeux 🤩
un Régal 👍👍