Deux petits massifs coincés entre l'Oisans, la Maurienne et les Cerces, les Grandes Rousses et les Arves constituent un ensemble de montagnes aux reliefs variés. D'un côté le chaînon des Grandes Rousses s'élance entre les domaines de l'Alpe d'Huez et des Sybelles avec une magnifique arête dépassant les 3000m d'altitude et agrémentée de plusieurs lacs et glaciers de haute montagne. Et en face les nombreuses aiguilles du Massif des Arves toutes aussi spectaculaires et effilées les unes par rapport aux autres. Entre les deux, un vaste espace fait de plateaux et de monts débonnaires sépare les deux entités.

Dignes des immenses steppes mongoles, le Plateau d'Emparis marque un splendide trait d'union entre les deux massifs et permet, lors de sa traversée ou des ascensions de ses sommets satellites, de sublimes vues sur les Grandes Rousses, les Arves et les massifs limitrophes. Tout de même perché dans sa totalité au-delà des 2000m d'altitude, l'hospitalité de son relief n'est qu'à deux pas de l'environnement lunaire, austère et abrupt de la haute montagne où l'Etendard, le Pic Bayle, les Aiguilles d'Arves et le Goléon règnent en maîtres.

 

- Le Mont Péaiaux 2958m depuis la Vallée du Ferrand et le tour du Râteau des Rousses

Réalisée le 28-29 septembre 2025

 

Au premier regard, et face à la superficie qu'englobent les deux domaines skiables du petit Massif des Grandes Rousses que sont l'Alpe d'Huez au Sud et les Sybelles au Nord, on a tendance à vite se détourner de ce petit bout des Alpes pour profiter d'une expérience montagnarde et sauvage. Le Plateau d'Emparis, à quelques encablures du Massif des Grandes Rousses, mais appartenant déjà à celui des Arves, est souvent plébiscité pour affronter les grands espaces sur un ou plusieurs jours. 

Pourtant, sur le versant oriental des Grandes Rousses, une vallée est encore préservée de la folie des grandeurs qu'engendre l'or blanc : il s'agit de la Vallée du Ferrand. Porte d'entrée plus intime vers le Plateau d'Emparis, cette vallée permet également d'accéder à un flanc bien plus sauvage que ce que l'on peut trouver sur l'Ouest des Grandes Rousses. Là-bas, très peu de sentiers quadrillent la zone, il n'y a pas de grands Gr et la plupart des cirques rocheux sont encore bouchés par d'imposant glaciers alimentant de récents lacs glaciaires voire créant de nouveaux paysages lacustres au fur et à mesure de leur fonte. Ce versant oriental des Grandes Rousses est en constante évolution, notamment sous l'impulsion du réchauffement planétaire, et les quelques incursions que nous avons pu faire ces dernières années dans cette zone ne font que constater ces changements en haut montagne.

Cette randonnée en circuit permet de visualiser et d'apprécier pleinement les modifications de l'environnement des Grandes Rousses. Autrefois réservée aux seuls alpinistes, c'est quasiment un tiers du chemin emprunté qui s'avère maintenant praticable pour les randonneurs, encore faut-il que les conditions soient idéales. Il ne faut pas omettre que le réchauffement climatique et la fonte des glaciers alpins peuvent non seulement ouvrir de nouveaux chemins d'accès, mais également en déstabiliser d'autres.

Au départ de la Vallée du Ferrand, cette dernière marquant la frontière géologique entre les Massifs des Grandes Rousses et celui des Arves, on s'apprête à la remonter vers le Nord dans son intégralité, le but étant de basculer sur le versant de l'Arvan et la Savoie pour y passer la nuit. Après avoir passé Clavans d'En Haut, on stoppe notre course motorisée au niveau du hameau du Perron, dernière bourgade avant de rejoindre le Col de Sarenne. Il ne nous reste plus qu'à débuter la montée vers le fond de la Vallée du Ferrand, au niveau de son talweg pour le moment.

 

Jour 1 : Du Hameau du Perron au Laital via l'Echine de Praouat et le Col de la Valette.

 

Lire plus »

Pic de l'Etendard depuis le Sommet de la Quarlie.